Rapport du groupe Pompidou issu du séminaire femmes, drogues et violences
Un séminaire international
Cet événement a rassemblé des professionnels travaillant dans le domaine de la prise en charge thérapeutique des addictions et de la réduction des risques et des dommages, des responsables de l’élaboration des politiques de 22 pays (Autriche, Croatie, Chypre, Egypte, France, Hongrie, Israël, Italie, Jordanie, Liban, Malte, Norvège, Portugal, Roumanie, Serbie, République slovaque, Slovénie, Espagne, ex-République yougoslave de Macédoine, Tunisie, Turquie, Royaume-Uni), un consultant venant de Grèce et des représentants de l’UNICRI.
La France était représentée par Mme Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILDECA, Mme Laura D’Arrigo, Conseillère diplomatique de la MILDECA, Mme Thérèse Benoit, Consultante en action santé, Mme Marie Jauffret-Roustide, Chargée de recherche à l’Inserm et Mme Cécile Bettendorff, chargée de projet à la Fédération Addiction.
Les objectifs du séminaire
Le séminaire visait les objectifs suivants :
1. Evaluer la situation : comment l’exposition à la violence chez les femmes est-elle prise en compte dans les systèmes de réduction des risques et de prise en charge thérapeutique de la toxicomanie ? Comprendre les difficultés rencontrées par les personnels chargés de la réduction des risques et de la prise en charge ainsi que leurs besoins.
2. Faire des recommandations pour résoudre plus efficacement le problème de la violence chez les femmes consommant des substances psychoactives, en prenant des exemples de services qui fonctionnent ou de lignes directrices concrètes à l’intention des professionnels.
La Fédération Addiction y a présenté les constats et problématiques issues du projet Femmes et addictions, abordant la violence sociale que subissent les femmes présentant des conduites addictives, le lien entre violences subies et consommations de substances, mais également les pistes de réflexion pour améliorer les pratiques professionnelles en la matière.
Le séminaire a notamment mis en exergue la similitude des difficultés rencontrées par les femmes usagères de substances dans l’ensemble des pays représentés : stigmatisation accrue, violences et prostitution subies fréquentes, difficultés d’accès aux soins, enjeux de la grossesse et de la maternité dans des contextes d’addiction.
Le contenu du rapport
Avant la parution du rapport, la question du genre et des addictions avait déjà fait l’objet de publications du Conseil de l’Europe :
* document la dimension de genre dans l’usage non médical de médicaments délivrés sur ordonnance (en anglais)
* une revue de littérature internationale Violences, subies ou produites,et usage de substances psychoactives chez les femmes en Europe et dans la région méditerranéenne
Le rapport du séminaire commence donc par rappeler des données factuelles sur les liens entre femmes, consommations de substances et violences subies.
Il propose ensuite une série de recommandations pour améliorer la situation des femmes concernées en matière :
* de politique publique
* d’orientations pour la recherche
* de formation des professionnels médicaux et sociaux
* d’élaboration de programmes de prise en charge
* de collaboration entre les services
* d’évaluation des actions
* d’amélioration globale de la condition féminine
Ces recommandations seront présentées par Mme Patrizia de Rose, coordinatrice du Département des politiques anti-drogues du Conseil des ministres italien, à l’UNGASS en avril 2016.
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