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La tuberculose chez les usager.ère.s de drogues à Abidjan en Côte d'Ivoire
Depuis le milieu des années 2000, l’Afrique de l’Ouest est devenue une zone de transit privilégiée pour le trafic d’héroïne et de cocaïne, facilitant l’émergence de marchés locaux et ayant pour conséquence une augmentation du nombre d’usager·ère·s de drogues (UD). En Côte d’Ivoire, les principales drogues consommées sont le cannabis, l’héroïne et la cocaïne, principalement par voie inhalée. À Abidjan, capitale économique du pays, des scènes ouvertes de consommation, appelées fumoirs, se trouvent dans toute la ville, et constituent des lieux de vente et de consommation de drogues. L’estimation du nombre total d’UD à Abidjan est de 6 000. Cette population est connue pour avoir des enjeux spécifiques de santé, notamment la tuberculose.
Sur le plan mondial, la tuberculose (TB) demeure un problème majeur de santé publique, avec 10,4 millions de nouveaux cas en 2016 et 1,7 million de décès. Elle constitue la première cause de mortalité par un agent infectieux unique, devant le VIH/SIDA. Avec la baisse de l’incidence de la TB, le fardeau de la maladie est de plus en plus porté par des sous-populations urbaines vivant dans des conditions précaires, notamment les UD.
L’étude ciblait les personnes âgées de plus de 18 ans ayant consommé de l’héroïne et/ou cocaïne/crack dans les 6 derniers mois (quel que soit le mode de consommation). Elle comportait deux volets. Le premier volet – «diagnostic » – a consisté en une enquête transversale d’estimation de prévalence, avec un dépistage systématique proposé en structure mobile à proximité des fumoirs. L’étude a été proposée à tou·te·s les UD présent·e·s au moment de l’enquête dans 2 fumoirs d’Abidjan (communes de Yopougon et de Treichville). Le deuxième volet – «traitement» – était une étude prospective. Ainsi, il a été proposé à toutes les personnes dépistées positives pour la TB pulmonaire et qui avaient accepté de commencer un traitement pour la TB, d’être suivies pendant toute la durée de leur traitement et de bénéficier d’un programme d’accompagnement communautaire avec des activités variées (e.g. visites de médiation familiale, groupes d’auto-support, entretiens personnalisés de suivi, soutien nutritionnel, soutien financier).